Le choix d’une série

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Pour la seconde année consécutive je vais exposer mes oeuvres à l’automne. Je dois proposer cinq photographies formant une série cohérente pour séduire les visiteurs. Des séries j’en ai beaucoup mais si je me fie à leur accueil sur Flickr, je ne suis pas certain de posséder grand-chose d’exposable.

Mon premier critère de choix est de présenter un travail dont je suis relativement fier. Et je me suis rendu compte que ce qui me faisait vibrer n’emportait pas forcément l’enthousiasme général. Il faut donc que je trouve un terrain d’entente entre mes goûts étranges et ceux de la majorité des gens. Pas au point de vendre mon âme en exposant des photos de petits chats, mais un juste milieu entre des noirs et blancs hyper contrastés et les chatons. Des chatons en noir et blanc contrasté ?

J’ai parcouru de nombreuses fois mes photos les mieux notées sur Flickr et ma collection de clichés favoris sur Lightroom pour essayer de dégager une tendance. Sans résultat. Sur Flickr les images sont mises en favoris uniquement lorsque que le groupe Explore les sélectionne. Je ne dis pas qu’il s’agisse de mauvais choix mais ce ne sont pas forcément les miens. Quant à les goûts, je les partage juste avec moi-même.

Alors je suis revenu à mon projet initial, les portraits de chefs d’orchestre en noir et blanc. Mais comme je doutais de mon choix, j’ai préparé une série en backup au cas où, à savoir mes premières images d’astro photographie.

Dans le logiciel Lightroom je classe mon travail par thématiques et chronologie. Un répertoire pour les concerts, les voyages, les paysages, les portraits, les shootings, l’astronomie, les oiseaux, l’architecture, la street photo etc. Cela permet de retrouver plus vite mes petits. Les photographies retenues sont marquées avec un drapeau, celles que j’aime particulièrement sont notées avec des étoiles et elles comportent toutes des mots clés pour les référencer : année, matériel, lieu, thème, noir et blanc ou couleur…

Je peux rapidement à l’aide d’une collection dynamique sélectionner les photos cinq étoiles marquées ayant le mot clé chef d’orchestre par exemple. 

C’est ça l’organisation. J’ai plein de défauts mais je suis très organisé. Certainement un conséquence directe de ma feignantise.

Pour chacune des séries, j’ai exploré ma collection de photos, les concerts classiques d’un côté et l’Astronomie de l’autre, puis j’ai sélectionné dix de celles qui me paraissaient les plus pertinentes. J’ai repris pour chacune d’elles un travail de développement et de retouche puis j’ai ensuite procédé à une seconde sélection. J’ai également fait appel à cet étape à des regards extérieurs, surtout pour les chefs d’orchestre.

Au bout de ce tri, il me restait deux séries de cinq photos. J’ai préparé les tirages papier de chacune d’elles et testé un nouvel imprimeur pour sortir les photos. Pas question cette année de me ruiner avec du papier high quality pour des clichés à peine regardé. J’ai fait dans le standard mat parce que les supports brillants ne me plaisent pas vraiment.

Une fois les images imprimées, j’ai procédé à une nouvelle présentation des deux séries sur un public trié sur le volet qui a été unanime, les chefs d’orchestre en noir et blancs seraient le clou de l’exposition. Alors oui, ma femme aime la musique et le sujet lui parle, en plus elle connaît bien les victimes de l’objectif. Mon fils lui a trouvé les photos astro jolies mais a estimé qu’elles n’étaient pas représentatives de mon travail en photo. Alors que les chefs correspondaient plus à une démarche artistique que j’avais commencée il y a plusieurs années. Il a dit aussi que tant qu’à exposer, autant se faire plaisir, rien à foutre du public. Et tout d’un coup j’ai hésité: espace frontière de l’infini colorée ou austères chefs d’orchestre en noir et blanc. Damned que c’est compliqué de choisir.

Si vous voulez voir nos oeuvres, l’exposition aura lieu les 26 et 27 octobre à la Salle des Fêtes d’Illkirch-Graffenstaden.

Oceans Of Slumber – Where Gods Fear To Speak

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Le même jour, je recevais les albums de Blind Ego, Kalandra et Oceans of Slumber. Une promo, une précommande et la sortie officielle de Where Gods Fear To Speak. Autant dire une belle journée.

Mais je ne vais pas vous mentir, j’ai un petit faible pour le groupe américain Oceans of Slumber, alors c’est eux dont nous allons parler aujourd’hui.

Les voici de retour avec Where Gods Fear To Speak, un nouvel album de dix titres dont une reprise de Chris Isaak et cinquante six minutes trop vites écoutées. Et si leur précédent opus Starlight And Ash manquait de contraste, celui-ci corrige le tir car ici growl et chant clair s’affrontent ouvertement sur des compositions blockbusters.

Entre le piano de Dobber et la voix de Cammie il y a déjà matière à se mettre sous l’oreille mais comme le prouve le précédent album, cela ne suffit pas forcément et le retour en force de la basse de Semir, les guitares des deux Chri, la batterie de Dobber et le growl de Cammie redonnent toute sa puissance au metal prog des américains.

Progressif car chaque morceau est une histoire à tiroirs. Des forts contrastes allant du piano à la guitare acoustique jusqu’au chant acapella qui s’illustrent tout particulièrement sur le titre ‘Don’t Come Back From Hell Empty-Handed’ long de plus de huit minutes.

Métal car ça poutre quand même sauvagement par moment comme dans le titre qui donne son nom à l’album ‘Where Gods Fear to Speak’.

Les ouvertures des morceaux sont particulièrement inventives, du chant acapella de ‘Wish’ au piano de ‘I Will Break The Pride Of Your Will’ en passant par les sons électros de ‘The Given Dream’ où les claviers de ‘The Impermanence Of Fate’.

La colère des dieux semble s’exprimer par le growl caverneux de Cammie. Des dieux qui soumettent les fidèles et qui promettent du vent. Un album où la chanteuse règle ses comptes avec la religion dans laquelle elle a baigné toute son enfance. Sa mère était Témoins de Jéhovah.

Inutile de dire que j’adore cet album. Mes coups de cœur vont au plus long morceau ‘Don’t Come Back From hell Empty-Handed’ à la construction des plus progressives ainsi qu’au plus court, ‘The Given Dream’ à l’émotion à fleur de peau. Mais je salue également au passage ‘Wicked Game’, la magnifique reprise de Chris Isaak.

De là à en faire un des candidats à l’album de l’année, il n’y a qu’un pas, que je ne franchirai pas, car cela fait des mois que mon choix est fait, et il faudrait vraiment un tsunami pour que je change d’avis.

L’éclipse

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Une éclipse lunaire partielle était visible sur notre territoire dans la nuit du 17 au 18 septembre. Une toute petite éclipse que même le magazine Ciel & Espace avait omis d’annoncer. Pas de quoi faire un fromage mais comme la nuit s’annonçait belle, je me suis posé la question de sortir le télescope.

Sauf que le 18 tombait un mercredi, un jour de semaine, donc où je travaille, même si c’est de la maison. L’éclipse commençait vers deux heures du matin pour s’achever au lever du soleil.

Bref des conditions assez épouvantables pour le sommeil et pas question d’en profiter pour faire une nuit blanche astro, car par temps de pleine lune, sorti des planètes, impossible de photographier le ciel. En plus il y avait du vent et les nuages  ont tardé à se dissiper pendant la nuit. 

J’ai donc opté pour un réveil matinal, peu avant l’entrée de la Lune dans l’ombre de la Terre, c’est à dire à quatre heures du matin. Une solution pour assister à l’évènement et préserver un peu mon sommeil. La partie pénombre du phénomène n’est forcément pas la plus spectaculaire.

Il fallait que je décide d’un lieu d’observation. De mon jardin l’horizon sud comme nord, est et ouest sont barrés de maisons, d’arbres et d’immeubles. Après je n’avais pas forcément besoin de monter au Champ du Feu ou d’aller jusqu’à Cosswiller pour me protéger de la pollution et des lumières parasites. Une pleine lune cela éclaire suffisamment. J’ai donc opté pour un site dégagé à quelques kilomètres de la maison, au sommet d’une colline.

Je devais aussi décider du matériel à emporter. Pour avoir un grossissement optimal sur la lune et la photographier dans son entier, le Celestron 8 équipé d’un appareil photo me semblait le meilleur choix possible. J’ai également emporté un second boitier pour réaliser une sorte de timelapse de l’éclipse.

La simple idée de me lever tôt m’a empêché de m’endormir et malgré un réveil programmé à 3h45 je me suis réveillé naturellement à 3h30. On appelle ça être stressé je crois. Après un café j’ai pris la route pour Inneheim où j’ai installé le camp de base.

Pas très réveillé, j’ai tout d’abord orienté la monture équatoriale dans le mauvais sens. Le nord pointait au sud et même si je n’ai pas un sens de l’orientation exceptionnel je trouvais étrange de ne pas voir l’étoile polaire. Après un retournement de situation, ou de 180 degrés, comme vous voudrez, le télescope était fin prêt. Il était 4h30, juste à temps pour le maximum de l’éclipse.

J’ai pris une cinquantaine de photos au télescope avec divers réglages, regardé l’éclipse s’achever, fait une courte observation de Jupiter et j’ai remballé tout l’attirail, direction la maison. Pas de timelapse finalement, j’ai oublié de le faire.

Un café plus tard, je sélectionnais la meilleure image de la série avant de la développer sous Lightroom.

A sept heures, il était temps pour moi de me mettre au travail pour une journée qui risquait d’être très très longue. Mais honnêtement cela valait le coup. Les éclipses sont vraiment trop rares pour les manquer.

Pour résumer, un lever à 3h30, 40 kg de matériel, 3h de travail, tout cela pour réaliser la  photographie d’une éclipse lunaire mineure. Est-ce bien raisonnable ? Surtout que ma photo a été totalement éclipsée par une autre postée la veille sur Flickr et qui a rencontré un très vif succès…

A consommer avec modération

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Sur les réseaux sociaux ont voit fleurir des publications racistes, sexistes, xénophobes voire des incitations à la violence de manière quasi quotidienne, particulièrement sur X, le réseau pornographique.

Manifestement, malgré les engagements des différents réseaux sociaux, la modération de ceux-ci n’est pas optimale. J’ai été d’ailleurs dernièrement victime sur Facebook de ces algorithmes de modération approximatifs. Un billet bien innocent parlant d’un week-end passé sous la couette a été tout simplement supprimé de ma page, probablement à cause de la photo montrant six pieds dépassant d’une couette.

D’accord la photo suggère une partie fine sous une couette impliquant trois personnes à priori consentantes. Il n’y a pas de fesses ni de tétons, juste la peau de la plante des pieds. Sérieusement, si cette image offusque Facebook c’est qu’ils sont devenus mormons !

Vous souvenez-vous des pubs Dunlopillo, des sketches des Nuls, des Inconnus, des films des années 70, des chansons de Serge Gainsbourg ? Le vingt et unième siècle n’a vraiment aucun humour et moi je deviens vieuxcon.

Quand sur YouTube un gars fait la promotion des armes à feu sous prétexte de parler de science j’ai envie de vomir. Quand un conspirationniste empoisonne les esprits fragiles sur X j’ai envie de hurler. Quand Facebook censure une image rigolote j’ai envie de pleurer.

Evergrey – Theories Of Emptiness

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Evergrey, le groupe de metal que mon épouse préfère, vient de sortir une nouvelle galette longue de cinquante et une minutes. Je dis longue, et ce n’est pas par hasard, car avec onze morceaux, Theories of Emptiness me paraît bien long.

Alors pas de doute, c’est bien du Evergrey. On y retrouve tous les ingrédients habituels dont la voix magnétique de Englund. Pourtant je ne rentre pas dedans. J’irai même jusqu’à dire que sorti du titre ou figure Jonas Renkse, je m’emmerde un peu.

Déjà il y a la production qui ne va pas. Le mixage manque carrément de mordant. L’abondance de claviers, de chœurs et la voix de Tom noient les guitares, la basse et la batterie dans le sirop de glucose. Même au casque ou bien en poussant les décibels, ça reste du chamallow.

Les morceaux pêchus ‘We Are The North’ et ‘One Heart’ échappent de justesse à la barbe à papa metal progressive grâce à l’abondance de guitares mordantes et aux claviers qui restent en filigranes. C’est tout particulièrement vrai pour ‘One Heart’ qui est nettement plus dans une mouvance hard rock que metal. Bon il fallait quand même oser ces chœurs épiques qui feront le bonheur des fans que l’on invitera à monter sur scène pour chanter avec Evergrey lors de la tournée.

‘Cold Dreams’ fonctionne particulièrement bien du fait du contraste offert par le growl caverneux face au metal progressif sirupeux. Et puis j’aime bien Jonas.

Et je sais, c’est carrément anecdotique, mais j’aime beaucoup le dernier morceau intitulé ’A Theory Of Emptiness’, peut-être parce qu’il est nettement plus lisible avec juste un peu de claviers, du piano et une voix.

Ceci dit Theories of Emptiness est un album sympathique. Les titres fonctionnent et s’enchaînent à la perfection et si la production avait été plus ciselée, j’aurais sans doute mieux apprécié la richesse des sonorités des instruments. Les guitares de Henrik, quand elles s’imposent, sont particulièrement brillantes et quelques ouvertures comme celle de ‘To Become Someone Else’ sont vraiment bien foutues.

Tout ça pour vous dire que je ne vous recommande pas Theories of Emptiness car je n’arrive pas à me convaincre moi-même qu’il s’agisse d’un bon album.

LoveLoveLoveLive

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Lors d’un mini récital classique à la maison je m’étais plus ou moins engagé à couvrir le concert d’une troupe amateur strasbourgeoise nommée Toïtoïtoï.

Je ne savais pas vraiment ce qu’ils jouaient, quelque chose entre la comédie musicale et un concert de rock, mais comme je sais que le groupes peinent à trouver des photographes munis d’autre chose que d’un smartphone pour immortaliser les concerts, je me suis proposé.

Sauf que ce concert tombait en plein sur un gros week-end de sortie astro. Autant dire que lorsque je suis arrivé au Parc Wodii de Bischheim le dimanche à 15h30 pour l’événement, je n’avais qu’une petite heure de sommeil derrière moi depuis 48h. 

Le concert démarrait à 17h en plein air après un spectacle de percussions africaines sur lequel je me suis fait la main pour trouver les bons réglages. Parce que un spectacle en lumière naturelle, c’est toujours sportif.

Claire avec qui j’étais en contact pour les photos, m’a fait le tour du  propriétaire et présenté aux organisateurs afin que je ne me fasse pas chasser comme un malpropre pendant le concert.

Le spectacle de Toïtoïtoï raconte l’amour dans tout ses états en revisitant des classiques du rock, de Sting aux Blues Brothers en passant par la Reine des Neiges.

Une pianiste, un saxophoniste, un violoniste, un guitariste, un bassiste et un batteur jouaient pour une importante troupe de chanteuses avec quelques hommes pour respecter la parité.

Des couleurs, des paillettes, des toilettes chiques et sexy, des changements de costumes à chaque tableau et quelques sketches entre les reprises, leur show aurait mérité une salle et des éclairages plutôt qu’un jardin public en bordure d’une maison de retraite.  Mais j’imagine qu’ils étaient déjà heureux de se produire devant un public assez nombreux.

Les six musiciens faisaient le taf et la pianiste et le batteur semblaient tout particulièrement s’éclater. Pour les voix, c’était plus inégal. Un des chanteurs n’était jamais au diapason alors que deux chanteuses possédaient de magnifiques voix et une grande maitrise technique.

J’avais pour mission de shooter tout particulièrement les musiciens dont le groupe n’avait pas beaucoup de photos. Trois des membres de la troupe sont venu me le demander. Alors si je n’avais pas compris le message… L’exercice n’était pas aisé du fait de leur disposition et surtout parce que, sorti de la pianiste et du batteur, les autres étaient trop concentrés sur leurs instruments pour offrir des expressions intéressantes. J’ai fait de mon mieux.

Pour les chanteurs, il y avait suffisamment de belles tenues colorées et de visages à cadrer pour remplir plusieurs pellicules. Je suis reparti avec plus de quatre-cent clichés dans mes cartes mémoire en moins de deux heures. Seule une cinquantaine d’images ont survécu au tri et encore ma première sélection n’en comptait qu’une trentaine. Claire m’a demandé si je pouvais en trouver d’autres illustrant plus de tableaux. J’ai exhumé seize nouvelles photographies de second choix pour étoffer l’album.

Les retours sont tellement bons qu’ils m’ont demandé de devenir leur photographe officiel. Je suis flatté. Après c’est toujours la même histoire. Entre des photographies prises au smartphone et des images réalisée avec une bonne optique et développées ensuite, il n’y a pas photo si je puis dire.

Sous la couette

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Dehors il faisait gris et froid au point de remettre en route la chaudière. Alors, je me suis confortablement installé dans le canapé du salon et j’ai écouté le dernier album de Ocean of Slumber

Pour la première fois depuis fin juillet je n’avais rien de prévu le week-end. Pas de nuit blanche, pas d’aller-retour dans le sud, pas d’amis à la maison, pas de concert à photographier, pas d’appartement à repeindre

Sorti d’une vidéo à enregistrer, de trois photographies à sélectionner, de deux billets de blog à rédiger, de trois albums à écouter, d’une ou deux promenades dans les Vosges, d’un peu de jardinage, je n’avais rien à faire.

Cela tombait bien car l’agenda des prochaines semaines est bien chargé. Les concerts reprennent comme les accréditations photos, les activités associatives également, l’éclipse lunaire de ce matin augurait une nouvelle nuit blanche, l’exposition photo annuelle est dans les starting blocks et la rentrée musicale bat son plein.

Le samedi soir, après une petite promenade en montagne, j’aurais pu aller à un spectacle en centre-ville ou bien partir dans les Vosges observer les étoiles. Au lieu de cela j’ai pris une douche chaude, j’ai mis ma robe de chambre douillette et me suis installé devant le cinquième épisode des Anneaux de Pouvoir avant de me coucher sous la couette avec la Quête de l’Oiseau du Temps. 

Non, je n’ai pas honte. Je reprends des forces.

Chalk Hands – Don’t think about death

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Une fois n’est pas coutume, c’est une pochette qui m’a inspiré la chronique de cette semaine. Il est vrai que je suis très attaché au visuel des albums, mais de là à écouter un disque juste pour son artwork, il y a une limite que je ne franchirai pas.

Don’t Think About Death du groupe Chalk Hands m’a pourtant tapé dans l’œil avant d’arriver jusqu’à mon oreille. Il faut dire que les étiquettes post-hardcore, punk et post-rock ne sont pas forcément celles qui me vendent le mieux une musique.

Le groupe aux têtes de winner vient de Brighton. Il est né en 2017 et c’est leur premier album après deux EPs sortis en 2017 et 2019 plus quelques singles.

La pochette en question me fait songer à la perspective de Selling England By The Pound de Genesis dans laquelle une vague immense aurait tout submergé.

Une maison, une table, une porte, une chaise, une horloge, des livres, un pot de fleurs et plein d’autres objets sont emportés par un tsunami et vont s’écraser sur une plage de galets multicolores.

Et au cœur de cette vague s’ouvre une porte sombre et deux silhouettes humaines esquissées à la craie se tiennent de chaque côté de la grève.

L’album lui propose huit morceaux de deux à six minutes criées dont un en français sur une musique que l’on pourrait qualifier de post-rock. Oui ça crie, ça hurle même, un chant parlé écorché saisissant qui n’est pas sans me rappeler le groupe The Dali Thundering Concept.

Alors évidemment, amis progheads, le groupe Chalk Hands risque de vous gratter les oreilles. Pourtant Don’t Think About Death mérite vraiment la découverte.

Si on oublie un instant le chant torturé qui occupe tout de même beaucoup d’espace, on s’aperçoit que l’album s’articule autour de guitares post-rock subtiles, quasi pliniesques. Elles offrent une très large palette de nuances et la batterie explosive est d’une rare complexité comme dans le premier titre ‘Fail, Grasp, Restore’.

Si le titre hurlé en français ‘Les jours passent et ne se ressemblent pas’ donne une belle idée de la noirceur des thèmes abordés dans l’album, le dernier morceau ‘The Bridge’, un instrumental de presque six minutes, livre un post-rock cinématique libérateur après presque une demie heure de souffrance à fleur de peau.

Ces deux pièces résument assez bien Don’t Think About Death. Un album court et impressionnant, tant au niveau vocal qu’instrumental.

Certes, si vous n’aimez pas le chant hardcore torturé, vous allez avoir du mal à passer le cap du premier morceau. Mais essayez tout de même, vous m’en direz des nouvelles.

Veiller sur Elle

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Le roman de Jean-Baptiste Andrea est une fresque historique des deux grandes guerres, une saga familiale, une histoire d’une pieta et la vie d’un enfant devenu sculpteur. C’est un peu Les Piliers de la Terre racontant le début du vingtième siècle.

Le sculpteur Michelangelo Vitaliani aussi surnommé Mimo, se meurt dans une abbaye, emportant avec lui le secret de son chef oeuvre, une pieta que le vatican cache jalousement tant elle trouble ceux qui l’ont admiré.

Mimo a été pauvre, nain de cirque, dépravé, mondain, sculpteur convoité, jouet d’une grande famille et par dessus tout l’ami de sa muse, l’indomptable Viola Orsini.

L’histoire débute vraiment dans le village de Pietra d’Alba par l’enfance de l’artiste en tant qu’apprenti sculpteur, la rencontre avec la puissante famille Orsini et Viola leur fille rebelle. Elle se poursuit à Florence, Rome mais revient toujours dans ce petit village isolé où la famille Orsini règne presque sans partage. 

Le roman se lit à la première personne comme une fresque historique et familiale italienne où les destins croisés du couple Mimo et Viola nouent et dénouent les intrigues politiques et religieuses de la famille Orsini de 1904 à 1986. 

Une lecture distrayante pour un prix Goncourt même s’il ne s’agit pas d’un chef d’œuvre contrairement à la pieta dont on apprend le secret prévisible dans les dernières pages du roman.

Les douces nuits provençales

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Nous sommes descendus dans le sud-est de la France jeudi en voiture pour troisième fois cette année. Ce n’est pas forcément notre destination de vacances favorite, nous préférons l’Italie, la Corse  ou la Sardaigne mais dans la vie, difficile d’échapper à  certaines obligations.

Avant de partir pour cette longue route, je suis passé dans un garage pour monter deux pneus neufs à l’avant car l’un d’entre eux donnait des signes d’usure inquiétants. Vous vous en foutez probablement pour l’instant de cette affaire de pneus mais c’est important pour la suite de l’histoire, alors notez le dans un coin.

Neuf heures de route passant de la pluie diluvienne au soleil de plomb pour prendre possession d’un gîte pas terrible mais doté d’une piscine afin que le séjour ait des airs de vacances.

La première nuit fut très calme, il faut dire que nous étions aussi les seuls locataires. Et sorti des deux gros chiens bergers du propriétaire qui aboyèrent de concert jusque minuit, pas un bruit. Le matin c’est aux aurores que le coq annonça à son harem qu’il était l’heure de passer à la casserole. Bienvenu à la campagne !

La seconde fut un enfer ! Des vosgiens venus en force pour un mariage ont pris possession de la maison mitoyenne à la nôtre. Après s’être installés, ils ont discuté bien fort dehors puis dedans jusqu’à point d’heure. 

C’est là que nous avons découvert que les murs du gîte transmettaient tous les sons, le bruit de l’eau de la douche, le bruits des pas sur les marches d’escalier, les voix etc. Alors les éclats de rire et les chasses d’eaux…

Quelques heures plus tard, le coq se réveillait, encore…

La bonne nouvelle c’est que la troisième nuit nos fêtards n’étaient pas là. Ils se rendaient à un mariage et ne devaient que rentrer très tard. 

Vous avez déjà été réveillés à trois heures du matin par une bande de jeunes imbibées qui fait un bordel monstre avant de se coucher. Bonne nouvelle vraiment ? Damned !

Le dimanche matin, le coq était toujours vivant.

La tête dans le fondement, nous aurions dû repartir dans l’autre sens pour plus de huit cent kilomètres d’autoroute avant une difficile journée de reprise du travail le lundi. 

Mais voilà, la veille au soir vers 20h, voulant céder le passage à une voiture pressée, j’ai embrassé un trottoir avec mon pneu avant tout neuf. Le pneu a explosé propre et net, et c’est la galette qui l’a prestement remplacé grace au bons soins du petit jeune qui conduisait l’autre véhicule. 

C’est là que l’on se dit que l’on rentre dans le troisième age. Lorsque un petit jeune a pitié de vous et remplace votre roue crevée… Bref.

Une galette signifie une vitesse maximale limitée à 80 km/h et pas de long trajet. Impossible de reprendre le chemin de l’Alsace le lendemain. Car le dimanche, les garagistes et vendeurs de pneumatiques sont fermés, même dans le sud-est de la France où tout le reste des commerces est ouvert.

Nous avons contacté l’assurance qui ne pouvait nous envoyer qu’une dépanneuse pour monter la roue de secours, ce qui était déjà fait. Nous avons recherché sur le Net des services de pneumatiques ouverts H24 qui se sont avérés fermés le dimanche. Nous avons cherché des garages ouverts, des stations services avec des pneus, mais rien dans un rayon de moins de 50 km. 

Alors nous avons patienté jusqu’au lundi matin, passant un dimanche pluvieux chez les parents de mon épouse. Nous n’avions plus de gite, de chiens, de coqs ni de fêtards pour animer notre nuit provençale, juste une galère de pneu à trouver d’urgence pour meubler notre insomnie.

Lundi à 8h30 la voiture était fin prête pour reprendre la route équipée de deux nouveaux pneus 4 saisons 205/50 17 89 V. Oui car à force d’appeler les garages, je connais les dimensions de mes pneus par coeur. Sauf que manifestement l’équilibrage a été bâclé ou alors le train de direction a pris un pet dans casque. Car à partir de 120 km/h le volant de titine souffrait de la maladie de parkinson.

Malgré cette galère, nous avons trouvé le temps de visiter le magnifique prieuré de Ganagobie, les champs de lavande de Valensole, la piscine au combien vivifiante du gîte et surtout nous sommes rentrés entiers à la maison, certes fatigués et avec un jour de retard mais vivants. Ça aurait pu être pire.